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le soupir des livres
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29 octobre 2007

contes de mon jardin

Ce texte et sa suite ont été publiés dans la revue "Le Bilboquet" en avril 2006

Creative Commons License

bilboquet001

aux éditions du sablier au Québec ! le-bilboquet

Je vis au bord d’une forêt humide et pleine de mystères, dans une maison basse, longue, tapie derrière une haie dense et odorante. Le jardin qui entoure cette longère bénéficie de cette influence quasi magique. Des animaux sauvages traversent bois et jardins et tout un petit peuple de bêtes et d’insectes y vit. Des fées aux longues écharpes de brumes les survolent, surtout en automne, je crois, emportant et semant au gré de leurs envies, paroles, parfums, cris, pleurs, larmes. Et rires et sourires. Récoltés tout au long de l’histoire du temps. Quand on traverse ce jardin, il suffit d’ouvrir tout grand son cœur, son imagination et un peu ses oreilles pour pouvoir entendre tous ces petits et grands habitants vivre et me confier quelquefois, à leur insu, leurs histoires merveilleuses.

Rien ne me remplit plus de joie que de sortir dans ce jardin et d’en humer l’odeur de sous bois et de fruits mûrs qui l’embaument, d’écouter les sons qui le remplissent, de contempler les saisons qui passent, hors du temps.

En automne les chevreuils sortent du bois et viennent danser dans la brume dorée d’un soleil levant, presque sous mes fenêtres.

En hiver, les oiseaux se rapprochent de la maison pour y chercher un peu de chaleur et picorer les repas de graines que vous avez préparés. Les jolis loirs masqués dorment dans vos murs de pierre et rêvent à leur prochain réveil. En hiver aussi, assise dos au feu, sur un coin de mon bureau, je n’ai qu’à retranscrire les histoires que j’ai entendues tout au long de l’année.

Au printemps, c’est un petit garçon qui vous apporte un jour un bouquet de coucous au délicat arôme de confiture d’abricot. Ou bien vous trouvez un jour un couple de huppes fièrement coiffées sur l’herbe de votre jardin.

L’été, c’est du côté de la mare que mes pas me mènent presque quotidiennement  pour un moment de quiétude. Les grenouilles qui se chauffaient au soleil, paisiblement, sautent soudain dans l’eau à mon approche et disparaissent au fond de la mare. Je m’assoie alors sur une grosse pierre et j’attends, aussi immobile qu’une statue, profitant du soleil et de la visite éventuelle de la chatte de la maison. Peu à peu les grenouilles remontent à la surface et s’installent, qui sur une feuille de nénuphar, qui sur l’herbe.  Elles m’oublient  et se mettent à parler...

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