Frank McCourt
Le mieux, c'est de vous montrer les premières lignes du texte.
Après, vous n'aurez plus envie de vous arrêter.
Le petit Frankie qui raconte cette histoire d'enfance
est extraordinairement attachant.
Lisez, je n'ai rien à dire de plus.
Si.... encore un mot : Frankie McCourt a publié ce récit
autobiographique à l'âge de 66 ans.
C'était son premier livre et il a été récompensé
par le Prix Pulitzer 1997.
Le livre fut adapté au cinéma 4 ans plus tard.
"Mon père et ma mère auraient dû rester à New York où ils se sont rencontrés, mariés, et où je suis né. Au lieu de ça, ils sont retournés en Irlande lorsque j'avais quatre ans, mon frère, Malachy, trois, les jumeaux, Oliver et Eugène, à peine un, et que ma sœur, Margaret, était morte et enterrée.
Quand je revois mon enfance, le seul fait d'avoir survécu m'étonne. Ce fut, bien sûr, une enfance misérable: l'enfance heureuse vaut rarement qu'on s'y arrête. Pire que l'enfance misérable ordinaire est l'enfance misérable en Irlande. Et pire encore est l'enfance misérable en Irlande catholique.
Partout les gens se vantent et se plaignent des tourments de leurs jeunes années, mais rien ne peut se comparer à la version irlandaise : la pauvreté ; le père alcoolique bavard et fainéant ; la mère pieuse et résignée, qui gémit près du feu; les prêtres pompeux; les maîtres d'école tyranniques; les Anglais et les horreurs qu'ils nous ont infligées durant huit cents longues années.
Et tout ça trempés comme des soupes.
Loin dans l'océan Atlantique, des masses pluvieuses se rassemblaient pour remonter avec lenteur le fleuve Shannon et s'installer définitivement à Limerick. "
C'EST COMMENT L'AMERIQUE
Dans le deuxième tome Frank McCourt nous raconte son "retour" aux états-unis et son long et difficile cheminement depuis une enfance miséreuse jusqu'au métier de prof de littérature obtenu à la force du poignet.
Il me semble que si dans le premier tome, la magie de l'enfance avait opéré en lui otant toute amertume dans le regard qu'il porte à ces années miséreuses et terriblement difficiles, dans le second, la conscience et la maturité venant, le poids d'une vie âpre s'y fait plus sentir.
Les profs se retrouveront dans les mots de Frank McCourt.
Une intéressante étude sur la condition de prof de base aux States !
Dans le prologue McCourt pardonne à un nombre invraisemblable de
personnes pour son enfance malheureuse : les anglais, le pape Pie XII,
au curé qui l'a chassé du confessionnal....
Il nous raconte comment il a failli être viré le premier jour de sa vie
professionnelle à cause d'un délicieux sandwich.
Il nous raconte comme personne ne s'est interessé à lui en tant que prof,
sa vie de prof américain à l'accent irlandais, comment il a passé beaucoup
de temps à raconter sa vie à ses élèves.
C'est PAS-SION-NANT
Alors, bonne lecture.